La maladie X s’invite au World Economic Forum de Davos

Auteur(s) Trina Banderas, France-Soir – Publié le 17 janvier 2024 – 17:01

MONDE – Cette semaine, Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), ainsi que d’autres intervenants, prendront part à la réunion annuelle du Forum économique mondial de Davos en Suisse. Ils participent ce mercredi 17 janvier à une session spéciale intitulée : « Se préparer à la maladie X ».

Depuis 2018, l’OMS utilise le terme « maladie X » pour évoquer un agent pathogène hypothétique, potentiellement inconnu, capable de se propager rapidement à l’échelle mondiale. Récemment, l’organisme international a mis en garde, suggérant qu’une telle maladie pourrait « causer jusqu’à 20 fois plus de décès que la pandémie qui a marqué l’année 2020 ».

L’objectif principal des responsables de l’OMS et de Davos, lors la session sur la maladie X, est d’évaluer les nouveaux efforts nécessaires pour préparer les systèmes de santé aux multiples défis à venir.

Outre le directeur général de l’OMS, Shyam Bishen, directeur du Centre pour la santé et les soins de santé au Forum économique mondial de Genève, Roy Jakobs, président directeur-général de Philips, Preetha Reddy, vice-président exécutif d’Apollo Hospitals Enterprise Ltd, Nisia Trindade Lima, ministre de la Santé du Brésil, et Michel Demaré, président du conseil d’administration d’AstraZeneca, participeront à la session.

L’OMS a mis en garde contre la menace d’un « autre agent pathogène émergent au potentiel encore plus meurtrier » et a appelé la communauté internationale à se « préparer » à l’éventualité de l’apparition de nouvelles pandémies. « Lorsque la prochaine pandémie surviendra, ce qui ne manquera pas d’arriver, nous devons être prêts à réagir de manière décisive, collective et équitable », a déclaré Ghebreyesus.

L’OMS appelle à une stratégie mondiale

Selon l’OMS, les pandémies sont loin d’être la seule menace à laquelle l’humanité va être confrontée à l’avenir. L’organisation exhorte donc les dirigeants mondiaux à élaborer une stratégie pour relever  différents défis.

En avril dernier, l’OMS a dévoilé son initiative Preparedness and resilience to emerging threats (PRET), un nouveau mécanisme visant à améliorer la préparation et la capacité de réaction des pays aux futures pandémies. L’initiative intègre les outils et les approches mis en place durant la pandémie de Covid et d’autres urgences récentes en matière de santé publique. À cet égard, le PRET fournit des orientations sur la planification intégrée de la réponse à tout agent pathogène respiratoire tel que la grippe, les coronavirus, le VRS (virus respiratoire syncytial), et des agents pathogènes encore inconnus.

Menaces émergentes

L’OMS rappelle qu’il existe des virus touchant les animaux depuis des milliers d’années, mais qui n’auraient été transmis à l’homme qu’au cours des dernières décennies, et pour lesquels il n’existe ni remède ni vaccin. Ils sont redoutés en raison de leur taux de mortalité élevé. Pour l’instant, leur contagiosité est faible, mais certaines conditions dans les services de santé ou des mutations génétiques pourraient augmenter la facilité avec laquelle ils pourraient se transmettent.

À l’heure actuelle, la liste des agents pathogènes examinés par l’OMS comprend le Covid, la fièvre hémorragique de Crimée-Congo (FHCC), Ebola, le virus Marburg, la fièvre de Lassa, le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS), le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), le virus Nipah et les hénipavirus, la fièvre de la vallée du Rift, Zika et la « maladie X ».

Controverses autour des vaccins et des accords internationaux

Sur la plateforme X, le Dr. McCullough, cardiologue et épidémiologiste américain spécialisé dans les maladies infectieuses, les complications cardiovasculaires et celles liées au vaccin contre le Covid, a partagé son idée de « maladie X ». Selon lui, ce concept vise à délibérément créer un agent pathogène (virus, bactérie, etc.) pour générer des vaccins hautement rentables. Selon lui, ce processus implique que les gouvernements fassent l’acquisition de ces vaccins pour une administration à l’échelle mondiale, contribuant ainsi au plan d’affaires de CEPI vaccines (Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies), fondation créée à Davos en 2017, alliance entre le World Economic Forum et la Fondation Gates qui a financé cette structure à hauteur de 500 millions de dollars. 

Parallèlement, l’OMS a émis un appel aux États membres, dont le Canada, pour les inviter à finaliser le traité sur les pandémies et à contribuer financièrement en prévision de futures crises sanitaires. Récemment, l’Organisation mondiale de la Santé a établi un partenariat avec l’Union européenne pour développer un système de passeport vaccinal numérique mondial en préparation des prochaines pandémies.

Malgré les inquiétudes exprimées par les citoyens et les politiciens concernant la possible cession de pouvoir à des organisations non élues, le WEF et l’OMS minimisent ces préoccupations.

L’OMS soutient que les gouvernements ont la liberté de mener les négociations et de refuser l’accord, mais les réunions de Davos en 2024 semblent indiquer une direction contraire…