Ursula von der Leyen, candidate du tandem Macron-Merkel, a été laborieusement désignée
à la tête de la Commission européenne en 2019 à une très courte majorité de 9 voix. Elle était en effet précédée d’une réputation peu reluisante liée à un scandale de plusieurs millions d’euros qui toucha le ministère de la Défense allemand quand elle en avait la charge.
La valse des milliards
Lors de la crise Covid, M. Macron a très vite proposé une coordination européenne qui, dans son esprit, devait porter à la fois sur les commandes de vaccins et sur les sites de production en Europe. Fin 2021, l’UE signa des contrats à hauteur de 71 milliards d’euros correspondant à 4,6 milliards de doses.
Des contrats…
La Commission européenne s’est donc engagée dans une stratégie vaccinale ambitieuse, sur un mandat initial limité attribué par les États membres, dans des conditions d’urgence impérieuse. Cette stratégie s’est d’abord traduite par l’attribution de sept contrats
« Advance Purchase Agreements » auprès de divers industriels proposant des vaccins à la fin de l’année 2020.
…et des SMS
Plusieurs faits attirèrent l’attention. Ursula von der Leyen, sans en référer à quiconque, fit un chèque de 80 millions à la société allemande Curevac, qui n’a finalement jamais produit de vaccins… Le 28 avril 2021, le New York Times révéla l’existence d’une négociation par SMS, en dehors de tout cadre réglementaire entre Ursula von der Leyen et Albert Bourla, le PDG de Pfizer pour une commande de 2,4 milliards de doses de vaccin anti-Covid. Appelés à s’expliquer par les députés de la Commission spéciale Covid, Albert Bourla, PDG de Pfizer et Ursula von der Leyen, ont systématiquement refusé.
Un gaspillage faramineux
En Europe, plus de 500 millions de doses livrées n’ont pas été utilisées, dont 100 millions en France. Malgré ce gaspillage que l’on peut estimer entre 7 et 10 milliards d’euros, la Commission a poursuivi en 2023 les commandes de doses de vaccin !
Des vaccins après la pandémie
De nouveaux avenants secrets ont été signés par la Commission le 26 mai 2023 après la fin de la pandémie pour étaler des centaines de millions de doses restant à livrer jusqu’en 2027 alors que 10 États européens avaient réclamé la clôture des contrats en 2022. Le prix des produits est inconnu mais une « compensation » de 10 euros pour chaque dose annulée (non livrée) semble prévue au bénéfice de Pfizer.
Un engagement à rallonge
Dans le même temps, la Commission signait un contrat d’1,4 milliard d’euros dont 943 millions avec Pfizer pour réserver une capacité de production annuelle de 325 millions de doses de vaccin potentiellement jusqu’en 2031.
En conclusion, ce dossier met en lumière des engagements de crédits publics astronomiques, sur des durées peu compréhensibles, décidés dans l’opacité la plus totale et sans concertation avec les États membres. Tout cela s’est noué avec des contrats dont
des clauses essentielles sont encore secrètes. En octobre 2022, le procureur européen (EPPO) a finalement ouvert une investigation sur l’acquisition de vaccins Covid-19 dans l’UE compte tenu de « l’intérêt public très élevé ».
CHIFFRES CLES :
71 MILLIARDS D’EUROS DE CONTRATS
4,6 MILLIARDS DE DOSES DE VACCIN ANTI-COVID
2,4 MILLIARDS DE DOSES DE PFIZER
15 EUROS PAR DOSE EN MOYENNE