PAR ZACHARY STIEBER 29 janvier 2023 08:00 Mis à jour: 29 janvier 2023 09:12
Le directeur de recherche et du développement de Pfizer, le Dr Jordon Walker, a déclaré dans une conversation enregistrée sous couverture par un journaliste de Project Veritas que le groupe pharmaceutique envisageait de faire muter le Covid‑19 afin de faciliter le développement de nouveaux vaccins. Project Veritas a ensuite publié cette vidéo sur Internet et celle‑ci a fait l’effet d’une bombe.
Hier, au 28 janvier, Pfizer s’est finalement exprimé sur cette vidéo dans laquelle son directeur de recherche sur l’ARNm déclarait que le laboratoire cherchait à muter artificiellement le virus du Covid‑19 pour « développer de nouveaux vaccins de manière préventive ».
« Dans le développement en cours du vaccin Pfizer‑BioNTech Covid‑19, Pfizer n’a pas mené de recherche à gain de fonction ni [de recherche] sur l’évolution dirigée », a fait valoir le laboratoire dans une longue déclaration écrite, après avoir ignoré pendant plusieurs jours les questions posées par Epoch Times et d’autres médias.
Pfizer a toutefois admis avoir mené des recherches « dans lesquelles le virus original du SRAS‑CoV‑2 a été utilisé pour exprimer la protéine spike de nouveaux variants préoccupants ».
« Ce travail est entrepris une fois qu’un nouveau variant préoccupant a été identifié par les autorités de santé publique. Cette recherche nous permet d’évaluer rapidement la capacité d’un vaccin existant à induire des anticorps qui neutralisent ce nouveau variant préoccupant. Nous publions ensuite ces données dans des revues scientifiques à comité de lecture et les utilisons comme une des étapes permettant de déterminer si une mise à jour du vaccin est nécessaire », a ajouté la société.
Pfizer a précisé avoir mené ces expériences dans un laboratoire de niveau de sécurité biologique 3 (BSL3).
Lors de ses travaux pour développer un traitement contre le Covid‑19, Pfizer a « modifié » le virus Covid‑19 « pour pouvoir évaluer l’activité antivirale dans les cellules ».
« En outre, des expériences in vitro sur la résistance sont entreprises dans des cellules incubées avec le SRAS‑CoV‑2 et le nirmatrelvir dans notre laboratoire de niveau de sécurité biologique 3 (BSL3) afin d’évaluer la capacité de la protéase principale à muter et produire des souches résistantes du virus », a déclaré Pfizer. « Il est important de noter que ces études sont exigées par les organismes de réglementation américains et mondiaux pour tous les produits antiviraux et qu’elles sont réalisées par de nombreuses entreprises et institutions universitaires aux États‑Unis et dans le monde entier. »
Pfizer produit un traitement contre le Covid‑19 appelé Paxlovid, ou nirmatrelvir, qui est autorisé aux États‑Unis et dans certains autres pays.
Dans sa déclaration, Pfizer n’a pas contesté le fait que le Dr Jordon Walker, était un de ses employés (ou « avait été », car il a peut‑être été renvoyé).
Les profils professionnels de Jordon Walker, qui ont été retirés depuis, le présentaient comme le directeur de recherche sur l’ARNm au sein de l’entreprise. Ses différents profils indiquaient une adresse électronique Pfizer. Epoch Times a envoyé un courriel à cette adresse, mais n’a pas reçu de réponse. Jeudi, une réceptionniste de Pfizer a déclaré à Epoch Times que celui‑ci avait bel et bien un profil dans l’intranet de l’entreprise, mais il n’y avait pas d’informations de contact. Vendredi cependant, une autre réceptionniste a déclaré qu’il n’apparaissait sur aucune liste, ce qui indique qu’il a possiblement été effacé suite à un licenciement.
Le Dr Malone
Le Dr Robert Malone, pionnier de la technologie de l’ARN messager, a déclaré que les expériences décrites par Pfizer répondaient à la définition de « gain de fonction ».
« Globalement, Pfizer reconnaît qu’ils effectuent le même type de recherche à gain de fonction que l’université de Boston, mais le groupe nie qu’il s’agit de gain de fonction ou d’une évolution dirigée », a écrit le Dr Malone sur Twitter.
Le Dr Malone a souligné le commentaire de Pfizer concernant l’utilisation du virus du SRAS‑CoV‑2 « pour exprimer la protéine spike de nouveaux variants préoccupants ».
Les expériences à gains de fonctions visent à augmenter les fonctions d’un virus telles que la transmissibilité et la virulence. Dans la vidéo, on voit le Dr Walker expliquer que les recherches de Pfizer ne sont pas du gain de fonction, mais « de l’évolution dirigée ».
Les chercheurs de l’université de Boston ont annoncé en 2022 avoir mis au point une souche de Covid‑19 qui tuait 80% des souris infectées par ce virus.
Les National Institutes of Health (NIH) sont censés superviser les recherches à risque menées ou financées par les États‑Unis, mais ils sont régulièrement critiqués de ne surveiller que trop peu de projets. Depuis 2019, ils n’en ont contrôlé aucun.
Les NIH ont financé les expériences à gain de fonction au laboratoire de Wuhan situé près de l’endroit où les premiers cas de Covid‑19 ont été identifiés, et les responsables se sont engagés à continuer de financer la recherche en Chine.
Le sénateur Marco Rubio (Parti républicain‑Floride) a adressé une lettre au PDG de Pfizer, Albert Bourla en questionnant sans ambages la société sur ses projets de faire muter le virus du SARS‑CoV‑2.
Les commentaires du Dr Walker « sont alarmants », écrit Marco Rubio dans sa lettre du 26 janvier.
YouTube retire la vidéo
Dans une notification envoyée à Project Veritas, YouTube, propriété de Google, a cité sa politique en matière de désinformation médicale, qui interdit « les affirmations concernant la vaccination contre le Covid‑19 contredisant le consensus des experts des autorités sanitaires locales ou de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ».
Un porte‑parole de Google a déclaré par courriel à Epoch Times que la partie de la vidéo dans laquelle James O’Keefe (le patron de Project Veritas) déclare que les vaccins Covid‑19 de Pfizer « sont inefficaces contre les variants du virus » enfreint le règlement. Le porte‑parole de Google n’a pas répondu à une demande de commentaire concernant la censure de cette vidéo dans l’immédiat. Il faut signaler que le vaccin a donné de bien moins bons résultats contre Omicron et ses sous‑variants, offrant une protection minimale contre l’infection et une protection réduite contre les maladies graves.
Project Veritas a été sanctionné par Youtube et ne pourra pas télécharger de nouvelles vidéos pendant une semaine. Une deuxième sanction bloquerait ces actions pendant deux semaines et une troisième sanction dans les 90 jours entraînerait la suppression définitive de son compte, a prévenu la plateforme.
Mais la vidéo est toujours disponible ailleurs, notamment sur Twitter et Rumble (censuré en France). Rumble a déclaré que la plateforme « s’opposera à cette censure scandaleuse en conservant la vidéo et en l’affichant même sur sa page d’accueil ».
Si on recherche sur Google la vidéo explosive de Project Veritas, le moteur de recherche fait apparaître un message indiquant : « Les résultats ci‑dessous semblent changer rapidement. » Sous ce commentaire, il est ajouté : « Si ce sujet est nouveau, il faut parfois du temps pour que des sources fiables publient des informations. » C’est ainsi que Google justifie le fait que la vidéo n’apparaît pas.
À travers Google, il est également impossible de trouver des preuves de la présence du Dr Walker sur LinkedIn. Sur DuckDuckGo, par contre, le profil LinkedIn du Dr Walker s’affiche en haut des recherches.