Auteur : Xavier Bazin
Cher(e) ami(e) de la Santé,
À l’automne 2018, Sanofi a doublé le prix de son vaccin contre la grippe.
Au micro de France Inter, la ministre de la Santé Agnès Buzyn ne comprend pas le problème :
« Les Français voient le mal partout. L’industrie pharmaceutique gagne en fait assez peu d’argent avec les vaccins, elle en gagne beaucoup plus avec d’autres médicaments. […]
Il suffit de réfléchir deux secondes pour comprendre que l’industrie pharmaceutique a peu d’intérêt dans les vaccins ».[1]
Après l’épisode Covid, cette déclaration peut faire sourire : rien qu’en 2021, Pfizer a vendu pour 37 milliards de dollars de vaccins anti-Covid[2] !
C’est une somme considérable, quand on sait que le chiffre d’affaires habituel de Pfizer est de 50 milliards de dollars environ.
Et les chiffres de la rentabilité sont encore meilleurs : grâce à ses vaccins, Pfizer a réalisé près de 22 milliards de dollars de profits en 2021, contre 9 milliards en 2020.
Bien sûr, le Covid est un événement hors du commun.
Mais qu’en était-il avant 2020 ? Agnès Buzyn avait-elle raison de dire que l’industrie avait « peu d’intérêt dans les vaccins » ?
Pas du tout !
En 2017, même un journal généraliste comme Ouest France disait ce qu’il en était, dans un article intitulé Les vaccins c’est la santé… pour les laboratoires aussi ![3] :
« L’intérêt des vaccins pour l’industrie pharmaceutique est renforcé par la forte croissance du secteur.
De 2011 à 2016, les ventes mondiales de vaccins sont passées de 26 milliards de dollars à 42,3 milliards.
Et elles vont “doubler d’ici à 2025”, estime l’économiste spécialisé Frédéric Bizard, pour atteindre près de 80 milliards de dollars. »
Ce n’est pas un article isolé. Entre 2017 et 2019, il suffisait de parcourir les grands titres des journaux pour comprendre que les vaccins étaient un moteur de croissance et de rentabilité pour Big Pharma :
- « Sanofi : les ventes résistent, notamment grâce aux vaccins » (AFP, 31 juillet 2017) ;
- « Pfizer a opéré un recentrage sur six domaines thérapeutiques, parmi lesquels l’oncologie, les maladies rares et les vaccins. » (Les Échos, 8 janvier 2019) ;
- « GlaxoSmithKline (GSK) se montre un peu plus confiant pour 2018 grâce aux vaccins » (Zonebourse, 31 octobre 2018) ;
- « Merck repasse dans le vert grâce aux vaccins et anticancéreux »[4](Le Figaro, 1erfévrier 2019).
Ces « bonnes nouvelles » sont révélatrices, car ces quatre géants de la pharma représentaient à eux seuls près de 80 % du chiffre d’affaires mondial réalisé sur les vaccins[5][6] !
Autre preuve du dynamisme du secteur vaccinal : dès 2010, la plus grande entreprise pharma/santé au monde, Johnson & Johnson, s’est lancée dans les vaccins[7], ce qui lui a permis de sortir un vaccin anti-Covid en 2021.
Au total, les vaccins sont bien une source de revenus très significative pour Big Pharma : ils représentent entre 10 et 15 % des ventes annuelles des quatre géants, vers la fin des années 2010.
Et on va le voir, le secteur des vaccins a, en plus, l’énorme avantage d’être plus rentable, moins risqué, et plus durable que celui des médicaments.
C’est d’autant plus précieux pour Big Pharma que le business classique du médicament traverse une période de profonde turbulence.
Big Pharma : un colosse aux pieds d’argile
À première vue, le secteur pharmaceutique est au sommet de sa puissance, sans signe de faiblesse.
Entre 2000 et 2018, les 35 plus grandes entreprises pharmaceutiques ont cumulé un chiffre d’affaires annuel de 600 milliards de dollars[8].
Mieux, les profits nets ont été de 100 milliards de dollars chaque année, en moyenne.
Cela veut dire qu’on parle d’une marge nette d’environ 20 %, année après année, ce qui en fait le secteur économique le plus rentable de tous, avec le secteur des nouvelles technologies (pensez aux Google, Facebook…).
Les derniers chiffres pré-Covid le confirment : en 2019, les 10 plus grandes entreprises pharmaceutiques ont réalisé près de 400 milliards de dollars de ventes, sur leur seule activité médicamenteuse (hors dispositifs médicaux)[9].
Pour simplifier, on peut dire que Big Pharma (les 10 à 20 plus grandes entreprises pharmaceutiques) réalise grosso modo 500 milliards de chiffre d’affaires annuel, avec 100 milliards de bénéfice et 150 milliards de dépenses marketing (ainsi que près de 100 milliards de dollars de « recherche et développement », qui est en réalité essentiellement du développement de produit).
Donc, voilà un secteur florissant et ultra-rentable, n’est-ce pas ?
Oui… mais son avenir n’est en rien assuré. Quand on regarde bien, on s’aperçoit que le business de l’industrie pharmaceutique est en réalité un château de cartes, qui pourrait s’effondrer d’ici 2050.
Les « experts » le savent. En 2011, le cabinet McKinsey publie un article intitulé « Sonnette d’alarme pour Big Pharma » (A wake-up call for Big Pharma), qui commençait ainsi :
« Les beaux jours sont terminés, pour toujours, pour l’industrie pharmaceutique […]. Les contraintes augmentent, alors que l’industrie montre peu de signes d’être capable de livrer assez d’innovations pour les compenser »[10].
Même son de cloche chez le géant de l’audit, PricewaterhouseCoopers (PwC), en 2015 :
« Bien que le business model intégré de Big Pharma a généré d’immenses profits pendant des années — la valeur de marché des plus grandes entreprises a été multipliée par 85 entre 1985 et 2000 — ce modèle ne fonctionnera plus en 2020 »[11].
Le problème principal, pointé dans les deux rapports, c’est le manque d’inventions rentables : « dépenser de l’argent pendant des années pour trouver la nouvelle innovation thérapeutique ne fonctionne plus », conclut PwC.
En effet, les années 2000 marquent la fin des grandes innovations « blockbusters ».
Les « blockbusters » et le business model « caché » de Big Pharma
Le blockbuster, dans le jargon pharma, c’est un nouveau produit — médicament ou vaccin — qui génère plus d’un milliard de chiffre d’affaires.
Le problème est que Big Pharma en produit de moins en moins. Or, la rentabilité exceptionnelle de ces blockbusters ne dure qu’un temps, celui des brevets qui les protègent (soit une vingtaine d’années).
En effet, après 10 ou 20 ans de commercialisation d’un nouveau produit, les génériques arrivent sur le marché et Big Pharma perd soudainement d’énormes parts de marché.
Ainsi, quand le Prozac d’Eli Lilly a perdu son brevet en 2001, dix entreprises de génériques ont commencé à le commercialiser, et la valeur des ventes du Prozac a été divisée par 3 en 12 mois[12].
C’est ce qu’on appelle la « falaise des brevets » : du jour au lendemain, le chiffre d’affaires peut s’effondrer, lorsque les brevets viennent à échéance.
Et c’est pourquoi des profits florissants en apparence peuvent cacher une situation très inquiétante à 10 ou 20 ans.
Or, tout le monde peut constater que les nouvelles innovations « blockbusters » sont de plus en plus rares. Mais la réalité est encore plus sombre : peu de gens en sont conscients, mais les innovations réellement bénéfiques pour les patients sont rares depuis 50 ans !
Déjà, il faut savoir que l’intérêt thérapeutique réel de nombreux « blockbusters » est douteux d’après les experts indépendants de l’industrie pharmaceutique — pensez aux médicaments anti-cholestérol, aux inhibiteurs de la pompe à protons ou encore au Gardasil.
Mais plus généralement, cela fait des années que l’industrie pharmaceutique ne commercialise plus rien, ou presque, contre les maladies qui touchent le plus grand nombre de gens : Alzheimer, diabète, hypertension, surpoids, arthrose, etc.
C’est ce qu’a parfaitement expliqué le Pr Raoult lors de son audition devant l’Assemblée nationale[13] :
« Au XXIe siècle, très peu de médicaments nouveaux ont permis un changement thérapeutique, ils concernent essentiellement le traitement du cancer et les hépatites C ; le reste est marginal. Pourtant l’industrie pharmaceutique n’a jamais été aussi florissante. »
Même l’un des secteurs les plus rentables et dynamiques, celui des médicaments contre le cancer, ne montre pas de résultat spectaculaire.
La plupart des nouveaux médicaments anticancéreux apportent un bienfait nul ou négligeable. C’est la conclusion d’une étude parue dans le British Medical Journal sur ceux qui ont été approuvés entre 2009 et 2013. Conclusion : « La plupart d’entre eux n’ont aucun bienfait en termes de survie ou de qualité de la vie[14]. »
Et ce qui est vrai pour le cancer, considéré pourtant comme un secteur florissant et innovant, l’est encore plus pour les autres domaines thérapeutiques.
C’est ce que le British Medical Journal, dans une analyse perçante publiée en 2012 appelle le « business model caché » de Big Pharma : cela fait 50 ans que la plupart des nouveaux médicaments ne sont que des « variations mineures de médicaments déjà existants, et la plupart des nouveaux médicaments ne sont pas supérieurs cliniquement »[15].
Il faut lire en intégralité les principales conclusions de cette étude :
- « 85 à 90 % des nouveaux produits sur les 50 dernières années ont apporté peu de bienfaits et des torts considérables ;
- L’industrie pharmaceutique consacre l’essentiel de sa recherche à développer des variations mineures qui produisent un flux constant de profits ;
- La puissante promotion de ces molécules conduit à leur abus et représente 80 % de l’augmentation des dépenses des États ».
Et savez-vous ce que proposent les auteurs de l’étude, face à ces abus ? Ils demandent aux autorités sanitaires comme l’Agence européenne du médicament de cesser d’approuver des médicaments de faible apport thérapeutique.
Le voilà, noir sur blanc, le vilain secret de l’industrie pharmaceutique !
Si 1 médicament sur 10 seulement apporte un réel bénéfice clinique aux patients… la puissance financière de Big Pharma dépend essentiellement du laxisme des autorités sanitaires et des agences de régulation !
Et plus on avance dans le temps, plus la situation empire, car le nombre de « nouvelles molécules » et le nombre de possibilités de « variations mineures de médicaments déjà existants » ne peuvent que devenir de plus en plus faibles.
C’est la loi des rendements décroissants : les molécules les plus intéressantes ont été découvertes très vite, dans les années 1950-1960, et depuis, il faut toujours plus de temps et de moyens pour découvrir les rares molécules qui ont un véritable intérêt.
Une enquête très fouillée du New York Magazine le confirme indirectement. Intitulée « Comment Big Pharma sort gagnant », elle nous apprend que 78 % des nouveaux brevets accordés le sont pour des… molécules anciennes[16] !
« Toutes les entreprises pharmaceutiques utilisent le pouvoir des brevets pour modifier à la marge des produits existants et étendre leur monopole », explique Robin Feldman, la directrice du Centre pour l’Innovation de l’Université de Californie.
Les entreprises les plus coupables de ces pratiques, nous dit le New York Magazine, sont les « héros autodéclarés de la pandémie, AstraZeneca, Pfizer, Gilead, et Johnson & Johnson » : elles ont profité des failles de la législation des brevets pour allonger la durée de leur monopole sur des traitements contre le diabète ou le VIH, et continuer à les facturer au prix fort.
Même chose avec les anticancéreux, où les prix élevés sont parfois maintenus grâce à un subterfuge, les « combinaisons nouvelles de thérapies ». Cela consiste à breveter la combinaison de deux thérapies pour protéger le monopole sur celle qui coûte le plus cher. Mais c’est une arnaque, sans la moindre innovation : « C’est comme si une entreprise ayant un monopole sur le beurre de cacahuète bloquait la concurrence pendant un demi-siècle en ajoutant une version accompagnée de gelée de raisin », confirme le New York Magazine.
Et ce sont les mêmes acteurs, pour les mêmes raisons, qui ont imposé dans le monde médical l’idéologie de la pandémie Covid : à savoir le dogme, maintes fois dénoncé par le Pr Raoult, selon lequel « pour chaque nouvelle maladie, il faudrait un nouveau remède » (hors de prix car sous brevet), alors que les molécules déjà existantes ont le plus de chances de fonctionner, vu leur nombre et leur qualité.
La conséquence de tout ceci est très claire : le business model florissant de Big Pharma repose entièrement, et depuis des dizaines d’années, sur ce qu’on appelle familièrement des « magouilles » — et la situation ne peut qu’empirer à mesure que les années passent, sachant que le nombre de réelles innovations thérapeutiques est toujours plus réduit.
Voilà pourquoi la corruption, la manipulation et la fraude sont au cœur du business model de Big Pharma !
Il faut répéter ce fait majeur : cela fait 50 ans, nous dit le British Medical Journal, que l’immense majorité des médicaments approuvés n’apportent aucun bénéfice clinique significatif.
Cela rejoint l’appréciation des Drs Even et Debré qui avaient montré qu’au moins 75 % des médicaments existants étaient inutiles ou dangereux[17].
Et ces médicaments ne doivent donc leur mise sur le marché (et remboursement) qu’à des autorités sanitaires peu regardantes sur l’efficacité réelle des médicaments, et leurs effets indésirables.
Donc, sachant que les ventes et profits de Big Pharma reposent essentiellement sur le laxisme des autorités sanitaires, où croyez-vous que ces entreprises dépensent en priorité les dizaines de milliards qu’elles gagnent ?
Dans « l’influence » des décideurs et régulateurs, bien sûr !
Pour conserver sa rentabilité, Big Pharma doit arroser le plus grand nombre d’acteurs possible : c’est la seule façon de préserver cette situation totalement anormale où l’on approuve à prix d’or des molécules qui ne rendent aucun service et sont souvent plus dangereuses que les anciennes[18].
L’influence passe par la « corruption légale » des experts, des professionnels de santé, des médias, des politiques, des associations de patients, etc.
Ce n’est pas un hasard si Big Pharma est l’un des secteurs qui dépense le plus en lobbying aux États-Unis[19] — en 2021, chaque représentant du Congrès était ainsi cornaqué par au moins 2 lobbyistes de Big Pharma à plein temps (souvent d’anciens hauts fonctionnaires).
Mais même ces dizaines de milliards d’euros dépensés en « influence légale » ne suffisent pas toujours.
Pour maintenir leur profit, il leur faut régulièrement violer la loi, ce qui est la meilleure preuve que le business model est défaillant.
Ce n’est pas une « théorie du complot ». Oui, la fraude et la corruption illégale font partie intégrante des pratiques habituelles de l’industrie pharmaceutique.
Il suffit de lire le journal Forbes, qui est tout sauf un journal anticapitaliste, et qui a publié un excellent article intitulé « Big Pharma est-il dépendant à la fraude ? »[20] (la réponse étant oui !)
C’est devenu de plus en plus « interdit » ou « complotiste » de le dire, mais c’est un fait facilement vérifiable.
Le Pr Raoult, une des rares sommités scientifiques sans lien d’intérêt avec l’industrie, a montré que sur les 19 entreprises les plus condamnées aux États-Unis en 10 ans, il y a 6 compagnies pharmaceutiques.
Et dans ces 6 compagnies, il y a 4 des 5 grands fabricants de vaccins : Pfizer, Merck, GSK et Johnson & Johnson, le nouveau venu sur le marché des vaccins.
« Ces gens trichent beaucoup, quand même. Pfizer, cela lui a coûté 10 milliards, 1 milliard de dollars par an, mais ils ont fait un chiffre d’affaires de 80 milliards l’année dernière », dit le Pr Raoult[21].
Autrement dit, la fraude leur coûte moins qu’elle ne leur rapporte. Dernier exemple en date : Johnson & Johnson a été condamné par la FDA à payer une amende civile et pénale de 2,2 milliards de dollars pour avoir promu illégalement un médicament (auprès d’enfants, de personnes vulnérables et handicapées)… mais le crime a payé, puisque les ventes totales de ce médicament étaient d’environ 30 milliards au total[22] !
Encore une fois, tout ceci montre à quel point Big Pharma est un colosse aux pieds d’argile — si son business model avait des fondamentaux solides, il n’aurait pas besoin de frauder autant.
Et tout ceci permet de mieux comprendre pourquoi le marché des vaccins est devenu si intéressant pour l’industrie depuis 20 ans.
L’immense avantage des vaccins pour Big Pharma
Car les vaccins ne sont vraiment pas un marché comme les autres.
D’abord, seuls les vaccins peuvent être vendus à la planète entière, c’est-à-dire à près de 8 milliards de personnes — alors que les médicaments, même hors de prix, ne concernent que les malades, beaucoup moins nombreux !
Ensuite, la plupart des vaccins sont peu génériquables. En effet, produire à grande échelle un vaccin demande un investissement initial très élevé, qui n’est accessible qu’aux géants de la Pharma.
C’est ainsi que le vaccin « rubéole — oreillons — rougeole » (ROR) continue, aujourd’hui encore, à générer près de 2 milliards de dollars de ventes pour le géant Merck (1,68 en 2017[23]), alors que cette entreprise a introduit le ROR à la fin des années 1970 ! Une telle performance, 40 ans après, serait impossible pour n’importe quel médicament génériquable.
Encore mieux : pour chaque vente de vaccin, la rentabilité est maximale, car les dépenses marketing sont réduites au minimum !
Pour les vaccins non obligatoires, ce sont les gouvernements qui font l’essentiel de la publicité — pensez aux campagnes de vaccination annuelles contre la grippe.
Et bien sûr, les dépenses marketing sont encore moins nécessaires lorsque les vaccins sont obligatoires : c’est le cas de 11 vaccins infantiles en France, dont le Prevenar contre les pneumocoques, le blockbuster de Pfizer datant du début des années 2000.
Pour couronner le tout, ce sont les États qui supportent la totalité des indemnisations pour effets indésirables des vaccins obligatoires, ce qui évite des frais énormes pour l’industrie pharmaceutique (cela a aussi été le cas pour les vaccins Covid, pourtant non obligatoires : les États ont assumé la totalité des risques d’effets indésirables).
C’est pourquoi, d’ailleurs, Pfizer tient tant à vacciner les enfants et les bébés contre le Covid (alors qu’ils ne risquent rien de l’infection) : aux États-Unis, dès qu’un vaccin infantile est autorisé, la totalité des risques d’effets indésirables est couverte par un fonds gouvernemental.
Les vaccins ont un dernier avantage économique : des groupes publics-privés comme l’Alliance Gavi de Bill Gates, très influente au sein de l’OMS, financent la diffusion de vaccins dans les pays en développement, ce qui permet à Big Pharma d’écouler sa marchandise dans des pays généralement non solvables (en 2013, par exemple, 80 % des doses de vaccins fabriqués par GSK étaient destinés aux pays pauvres[24]).
Et c’est ainsi que la rentabilité des vaccins est, au final, très supérieure à celle des médicaments classiques, même si l’industrie pharmaceutique fait tout pour le cacher. « Personne ne sait exactement combien les vaccins coûtent à fabriquer, car Big Pharma ne veut pas le révéler. […] Ils craignent de faire face à des pressions pour réduire leurs prix »[25].
Bref, c’est le business idéal : très rentable, largement financé (et promu !) par les États, vendu potentiellement à toute la planète, et sans risque d’être poursuivi en justice par les victimes d’accidents vaccinaux.
Sans surprise, Big Pharma et les biotechs s’acharnent à essayer de trouver de nouveaux vaccins : il y a, tenez-vous bien, plus de 327 vaccins anti-infectieux dans les tuyaux de l’industrie[26] !
Avons-nous réellement besoin d’autant de vaccins, pour notre santé ?
Certainement pas — les objectifs sont purement financiers.
Et si vous en doutez, prenez l’exemple du vaccin récemment développé par Pfizer contre les toxines de la bactérie Clostridium Difficile.
Vaccins innovants ou thérapies peu coûteuses ? L’exemple de Clostridium Difficile
Le marché potentiel était très intéressant pour Pfizer, car il s’agit d’une bactérie régulièrement contractée à l’hôpital et qui peut tuer les patients vulnérables.
Mais dans un monde normal, Pfizer n’aurait jamais investi dans un vaccin au succès très incertain (et dont la phase 3 a d’ailleurs échoué), pour une raison simple : il existe déjà une thérapeutique efficace !
Il s’agit de la « transplantation fécale », une thérapie hélas négligée… parce qu’elle n’est source d’aucun profit pour l’industrie.
Écoutez le Pr Raoult, lors de son audition par l’Assemblée nationale en 2020[27] :
« Rendez-vous compte que le médicament le plus révolutionnaire du XXIe siècle pour les maladies infectieuses, si l’on excepte le traitement de l’hépatite C, c’est la greffe fécale ! On sauve des gens en leur faisant une greffe fécale. Voyez où se trouve l’innovation ! Ça irrite ceux qui voudraient le commercialiser, parce que c’est quelque chose qui ne peut pas rapporter d’argent. Et pourtant, elle permet de traiter la maladie émergente la plus violente qu’on ait connue en France depuis vingt ans (Clostridium Difficile), avec 2 500 morts déclarées par an — peut-être le double en réalité . »
Et voilà comment des thérapies coûteuses et expérimentales — les vaccins — passent souvent devant des solutions simples, sans danger, peu coûteuses et efficaces.
C’est ce qui s’est passé pendant le Covid, comme on le sait, avec l’omerta sur l’efficacité de l’hydroxychloroquine, l’ivermectine, la vitamine D (etc.).
Mais comme on l’a vu, cela ne date pas du Covid.
Comme dirait Élise Lucet, ainsi va le « monde merveilleux des affaires ».
Mais ne vous y trompez pas, tout ceci n’est possible que parce que les gardiens ne font pas leur travail : les experts médicaux, les autorités sanitaires, les politiques et les médias.
On en reparle la semaine prochaine — restez connecté.
Bonne santé,
Xavier Bazin