Mercredi 9 mars 2022 à 19:14 – Par Nolwenn Le Jeune, France Bleu Normandie (Calvados – Orne)
Dans l’Orne, une infirmière, qui avait refusé de se faire vacciner, vient d’être réintégrée dans l’EHPAD où elle travaille. Ainsi en a décidé le conseil des Prud’hommes d’Alençon. La juridiction ordonne également le paiement des salaires non versées. L’employeur a fait appel.
Une infirmière, travaillant à l’EHPAD Les Laurentides à Tourouvre-au-Perche dans l’Orne, a obtenu sa réintégration devant le conseil des prud’hommes d’Alençon. Ainsi que le versement des salaires non payés pendant les cinq mois qu’a duré sa suspension. Pour justifier son refus de se faire vacciner, elle a expliqué qu’elle a été victime d’un cancer. Un argument entendu par la juridiction.
Elle invoque son cancer pour refuser le vaccin
Embauchée en juillet 2014 en qualité d’infirmière diplômée d’état à l’EHPAD Les Laurentides, elle tombe malade quelques mois plus tard. On lui diagnostique un cancer pour lequel « elle doit endurer des traitements très lourds, explique le conseil des prud’hommes dans sa décision, et dont elle déclare qu’il a fallu quatre ans pour éliminer de son corps la chimiothérapie. » Cette femme élève seule sa fille de 16 ans et n’a pas voulu prendre le risque de se faire injecter un vaccin « dont l’autorisation de mise sur le marché n’est que conditionnelle et dont on ne connait pas toutes les incidences en terme d’effets secondaires. »
« A ce stade, le vaccin doit être considéré comme un médicament expérimental » estime la juridiction
Le conseil des prud’hommes d’Alençon a entendu ces arguments et estimé dans sa décision rendue le 1er mars 2022 que « la législation européenne l’autorisait à refuser ce traitement dans la mesure où à ce stade il doit être considéré comme un médicament expérimental. » Il ordonne donc sa réintégration et le paiement de 13.412 euros pour les salaires non versés. L’association Bienfaisance de la Pellonnière qui gère l’EHPAD annonce qu’elle a fait appel.
En attendant, l’infirmière a produit un certificat de positivité au Covid en février, et retravaille à l’EHPAD pendant 3 mois.