Une séquence du « Grand Cactus » jugée transphobe, le CSA a reçu de nombreuses plaintes

L’avenir – 23 septembre 2024

La chanson « Le 128e sexe » diffusée dans l’émission du Grand Cactus jeudi 19 septembre 2024 sur la chaîne Tipik de la RTBF, a fait l’objet de nombreuses plaintes pour transphobie auprès du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) qui a ouvert une instruction.

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a été saisi d’un « grand nombre de plaintes » concernant un passage de l’émission du Grand Cactus, diffusé dimanche sur la chaîne Tipik de la RTBF. Les plaignants dénoncent le « caractère transphobe et stigmatisant des paroles de la chanson à l’encontre des personnes transgenres et non-binaires », explique le CSA.

Dans la séquence concernée, le comédien belge Damien Gillard et l’humoriste française Cécile Giroud interprètent une chanson intitulée « le 128e sexe », en référence au titre « le 3e sexe » du groupe Indochine. « Chaque seconde, moi je réinvente sur papier mon identité. Et garçon fille ou thé à la menthe, peu m’importe, je suis non-genrée », amorce le duo. « Le matin au petit-déjeuner, toute nue je suis dromadaire. Et le soir, juste après le souper, un cahier ou peut-être une fougère », continuent les comédiens.

La séquence fait polémique, une instruction ouverte au CSA

Depuis sa diffusion, la séquence fait vivement polémique sur les réseaux sociaux, avant que le CSA ne fasse état, lundi, d’un nombre important de plaintes déposées à ce sujet. Si sur les réseaux sociaux, la RTBF avance qu’il n’y a » aucune volonté de nuire et qu’il s’agit d’une parodie diffusée dans le cadre d’une émission satirique », les plaignants pointent toutefois le caractère discriminant de ce passage à l’égard des personnes transgenres.

« Le secrétariat d’instruction du CSA a décidé d’ouvrir une instruction et examine à ce stade le contenu de la séquence afin d’évaluer si celui-ci porte atteinte ou non l’article du décret audiovisuel relatif à la discrimination dans les programmes », déclare le CSA.

Le CSA a également introduit une demande d’avis auprès de l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes. « Sur la base de cet avis préalable, le secrétariat d’instruction décidera de la suite de l’instruction », conclut le Conseil supérieur de l’audiovisuel.